Ainsi, des millions de sacs en plastique
Abandonnés dans la nature, les villes, les rivières et
les mers. «1 052 000 000 sacs sont déposés chaque année
dans les décharges marocaines !», confirme Abdelghani
Boucham, administrateur au Secrétariat d’Etat à
l’Environnement. «Chaque famille dépose, en moyenne par
mois, de manière impropre, 70 à 100 sacs. Un projet de loi
concernant la gestion des déchets en général suit son
cours», précise-t-il. Un texte qui tente de combler le retard
du Maroc en matière de protection et de préservation de
l'environnement.Le projet de texte de loi sur lequel planche
le Secrétariat général du gouvernement vise l'interdiction de
l'utilisation des sachets noirs en plastique. Mais encore une
fois le projet restera sans doute dans les tiroirs. Mais
malgré ça, dans d’autres villes des initiatives locales voit le jour
A Fès, la chasse aux sacs en plastique est ouverte depuis bientôt deux ans. Les effets sont notables. Les sachets sont collectés et envoyés vers l’usine de ciment, la Cior, pour y être incinérés à des températures de 800 à 1000°C, sans répercussion là aussi sur l’environnement : ni fumée noire ni élément carboné ne se dégagent dans l’atmosphère. Un service que l’entreprise rend gratuitement à la communauté, espérant bien que l’initiative sera imité.
En mai dernier, l’association Argana et d’autres associations implantées à Essaouira organisaient un atelier de concertation consacré à la création d’un microprojet de fabrication de sachets blancs en papier, en plastique ou en tissu, pour lutter contre les nuisances causées par les sacs et sachets noirs en plastique. Ce projet, qui doit mettre à contribution une trentaine de femmes, entre dans le cadre de propositions du département de l’Environnement. Partout au Maroc, face à une prise de conscience grandissante des risques écologiques, des initiatives locales se multiplient.